Micro-station d’épuration pas chère

La micro-station est un dispositif d’assainissement très en vogue. Si elle séduit, c’est parce qu’elle est très compacte, performante et permet d’épurer l’ensemble des eaux usées domestiques. Le problème est qu’elle coûte chère, comme tout autre système d’assainissement individuel.

Lorsque vous allez installer cette filière, il est donc évident que vous allez chercher le dispositif le moins onéreux.

Oui, il est bien possible de trouver une micro-station d’épuration pas chère, mais il importe aussi de savoir associer fiabilité, efficacité et rapport qualité/prix.

Voici quelques astuces qui vous aideront à choisir le modèle adapté à votre logement à prix doux.

Les nouveaux défis de l’assainissement

Lancé dans les années 1960 à 1970, le concept d’assainissement des eaux usées urbaines s’est rapidement généralisé. Tous les logements se devaient donc de se raccorder au tout-à-l’égout pour se conformer aux réglementations en vigueur.

Force est toutefois de constater que de nombreux hameaux, villages et petites collectivités ne pouvaient pas se raccorder au réseau d’assainissement collectif des eaux. De nos jours, cela concerne encore près de 4 à 5 millions de logements français, soit environ 12 millions d’habitants.

La loi impose donc à ces derniers d’installer un système d’assainissement non collectif ou ANC. Il s’agissait essentiellement d’un dispositif constitué d’une fosse toutes-eaux et d’un système d’épandage très encombrant.

Parallèlement, les technologies en matière d’assainissement des eaux ont évolué. Les fabricants spécialisés de systèmes d’assainissement proposent désormais des dispositifs plus compacts et fiables. Ils peuvent réduire la pollution visible dans les effluents domestiques. D’autre part, ces filières dites agréées peuvent éliminer la pollution organique, l’azote, le phosphore et d’autres éléments qui peuvent nuire à la santé publique et porter atteinte à l’environnement.

Parmi les dispositifs les plus recommandés pour l’ANC, on retrouve actuellement la micro-station d’épuration.

Autour de la micro-station

Pour commencer, il convient de vous présenter cette filière d’assainissement. Il s’agit d’un dispositif tout-en-un qui épure les eaux grâce à un procédé biologique.

En principe, le fonctionnement d’une micro-station est basé sur la technologie « à boues activées », également appelée « à culture fixée ». La micro-station à culture fixée est actuellement la plus prisée dans le cadre de l’assainissement individuel.

Les effluents domestiques renferment des bactéries épuratrices, capables de détruire ou de digérer les matières organiques contenues dans l’eau.

Les effluents vont donc passer par quatre phases de traitement, à savoir :

  • La décantation,
  • La réaction,
  • La préclarification,
  • La clarification.

À la fin de ce cycle, les eaux usées sont purifiées et peuvent être relâchées dans la nature.

Il existe aussi une autre technologie dite « à culture libre ». Ce qui différencie ces deux procédés, c’est que les micro-organismes se développent sur un support bactérien pour la culture fixée, ou restent en suspension dans les eaux pour la micro-station à culture libre.

Enfin, on compte les micro-stations SBR qui sont les plus compactes de toutes, car elle réalise toutes les étapes d’épuration des eaux dans une seule et même cuve.

Autres caractéristiques que vous devez savoir sur la micro-station

Quand on parle de la performance d’une micro-station, vous allez souvent entendre des termes un peu techniques que vous aurez du mal à saisir en tant que novice dans le domaine. En voici donc quelques-uns :

  • Le terme « Equivalent Habitant » ou « EH » est l’unité de mesure de la capacité de votre filière d’assainissement. Concrètement, il permet de définir le nombre maximal d’occupants pouvant être accueillis par votre logement en temps normaux.
  • Le terme « MES » signifie « Matières En Suspension », c’est-à-dire les éléments solides minéraux ou organiques contenues dans les eaux rejetées par votre micro-station.
  • Aussi, on parle souvent de « DBO5 » ou littéralement « Demande Biochimique en Oxygène sur 5 jours ». Pour faire simple, c’est la quantité d’oxygène demandée par les bactéries épuratrices dans les effluents pour dégrader la matière organique d’un échantillon d’eau à une température ambiante et dans l’obscurité pendant cinq jours.
  • Enfin, vous pourrez aussi vous retrouver avec le terme « DCO » qui signifie « Demande Chimique en Oxygène », soit la quantité des matières pouvant être dégradées chimiquement par l’oxygène.

Selon l’arrêté du 7 septembre 2009 modifié, les micro-stations d’épuration doivent répondre aux performances épuratoires suivantes : MES ≤ 30 mg/l et DBO5 ≤ 35 mg/l. Cette mesure doit être prise dans des conditions normales d’utilisation, d’entretien et de maintenance de la micro-station.

La micro-station coute-t-elle plus cher qu’un système d’assainissement collectif ?

Sans le tout-à-l’égout, la loi oblige les particuliers à mettre en place un dispositif l’ANC. Le problème est que ces derniers ont souvent l’impression de payer plus que ceux reliés au réseau collectif. Il s’avère donc nécessaire d’apporter quelques précisions à ce sujet.

En réalité, ce n’est pas le coût de ces deux solutions qui les différencient, mais plutôt leur mode de financement en termes d’investissement et de fonctionnement.

Selon les réglementations en vigueur, l’usager de l’ANC doit prendre en charge les études nécessaires à la conception du projet d’assainissement et les travaux requis pour l’installation et la mise en marche de la micro-station. De la même manière, il doit supporter les coûts d’exploitation et d’entretien de sa micro-station.

Tout cela représente un investissement conséquent, pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines d’euros.

Bien entendu, l’usager de l’assainissement collectif est obligé d’investir pour le raccordement entre son habitation et le réseau collectif. Il doit aussi contribuer au financement, à l’entretien et à l’exploitation du tout-à-l’égout par le biais d’une redevance assainissement. Cela représente environ 40 % de sa facture en eau potable.

Globalement, si l’on ramène les coûts de ces deux solutions d’assainissement sur 20 ans, soit la durée de vie moyenne d’une micro-station, ils sont quasiment similaires. Ce qui différencie cette dernière est qu’il faut investir en une seule fois. En revanche, sachez qu’elle vous permet d’avoir un système d’assainissement fiable et autonome et d’économiser votre terrain. De plus, elle est éligible à plusieurs types d’aides offerts par les pouvoirs publics.

Besoin d’une micro-station d’épuration pas chère ?

Voici maintenant quelques astuces pour vous aider à trouver la micro-station adaptée à votre logement et à votre budget.

Bien choisir le dimensionnement

Il est important de choisir la bonne capacité pour votre micro-station, car cela impacte grandement sur son prix. En achetant un modèle surdimensionné, vous allez faire des dépenses inutiles.

Par exemple, si vous installez une micro-station de 8EH qui coûte environ 10 000 euros, alors qu’un modèle de 6 EH d’environ 8000 euros aurait suffi, vous auriez donc pu économiser environ 2000 euros.

Quelle technologie privilégier ?

La micro-station à culture libre est la moins chère, mais elle est aussi la moins performante.

Le modèle SBR a aussi l’avantage de consommer le moins d’électricité, comparé aux autres micro-stations.

La micro-station à culture fixée est toutefois celle qui présente le meilleur rapport efficacité/prix.

Une micro-station en plastique ou en béton ?

Le plastique est réputé comme un matériau résistant aux agents chimiques, mais il coûte souvent cher et peut se déformer plus facilement.

Le béton, quant à lui, est moins onéreux, mais sa mise en place nécessite de grands travaux. De plus, il peut se détériorer dans le temps sous l’effet des gaz générés par les fermentations.

C’est à vous donc de voir ! En tout cas, il est toujours nécessaire de consulter un spécialiste avant de faire votre choix.

Les équipements et les services

La différence de prix d’une micro-station à l’autre se justifie également par la qualité de service et des équipements internes qui l’accompagnent.

Plus, les compresseurs, pompes, etc. sont de qualité, plus votre dispositif sera cher.

Enfin, les garanties qui s’appliquent à votre micro-station peuvent augmenter son prix, mais elles constituent un gage de qualité et de fiabilité du dispositif.

Comparez plusieurs devis

C’est une évidence ! Pour acheter moins cher, il est toujours recommandé de faire jouer la concurrence. Et comme tout autre type de bien, la micro-station n’échappe pas à cette règle.

Face à une offre très diversifiée en matière d’assainissement non collectif, vous aurez probablement des difficultés à choisir la micro-station la plus adaptée à votre logement. N’hésitez donc pas à vous faire accompagner par un professionnel. D’accord, mais comment choisir le bon ?

Étant donné que la mise en place d’une micro-station implique des travaux si coûteux, il est dans votre intérêt de comparer plusieurs devis auprès des différents installateurs agréés de votre région. Pour consulter leur liste, vous pouvez vous adresser au SPANC de votre commune. Cet organisme a pour rôle de s’assurer que toutes les installations d’ANC sont conçues, installées, entretenues et qu’elles ne présentent aucun risque sanitaire et environnemental.

Notre conseil : Exigez au moins trois devis pour pouvoir comparer les prix d’achat de plusieurs micro-station, les garanties, les options, les technologies, le service après-vente… Bref, tous les éléments qui vous permettent de dépenser moins, tout en profitant d’un équipement fiable et pérenne.

Pensez à regrouper votre système d’assainissement si possible

C’est une possibilité que vous pouvez exploiter dans certains cas. Il est par exemple possible de mettre en place une micro-station pour plusieurs logements lorsque :

  • Plusieurs logements voisins ne peuvent pas se raccorder au système d’assainissement collectif,
  • Plusieurs propriétaires n’ont que peu (voire pas) de terrain pour installer leurs propres micro-stations.

Cette solution offre quelques avantages économiques. Elle vous permet de réduire votre budget assainissement grâce au partage du coût d’installation et d’entretien de la micro-station. D’autre part, cela fait diminuer la place nécessaire pour l’assainissement.

Bon à savoir : Selon la législation française, l’assainissement est dit regroupé lorsqu’il concerne plusieurs habitations, immeubles, appartements, lotissements, etc. Attention toutefois, car cela concerne seulement les logements dont le l’Équivalent habitant est inférieur à 20. Au-delà de ce seuil, le système d’assainissement peut évoluer vers l’assainissement semi-collectif.

Notez également que l’assainissement regroupé a quelques inconvénients qu’il faut bien prendre en considération avant de lancer votre projet. Il faut par exemple bien préciser le rôle de chacun concernant le partage du coût d’installation, d’exploitation ou de réhabilitation de la filière. Sinon, au cas où plusieurs propriétaires n’arrivent pas à entretenir la micro-station, il sera difficile d’identifier leur part de responsabilité. Pourtant, cette situation peut impliquer un risque sanitaire ou nuire à l’environnement.

Informez-vous sur les aides proposées par l’État

Après avoir choisi le fabricant et le modèle de votre micro-station, vous devez maintenant vous informer sur les différents moyens qui permettent d’alléger votre budget assainissement.

Oui, il existe plusieurs types de subventions de la part de l’État, mais leur montant et les conditions d’obtention varient en fonction vos revenus et des travaux à réaliser.

L’aide des agences de l’eau

Cette forme d’aide est l’une des plus avantageuses et plus tangibles pour réhabiliter votre ancien système d’assainissement avec une micro-station.

Pour y accéder, vous devez remplir un formulaire, après avoir rempli les démarches préalables à la mise en œuvre de votre projet (études de sol, établissement d’un devis estimatif, etc.).

Votre municipalité peut dans ce cas vous aider dans la démarche.

Les aides de l’ANAH

Cette opportunité financière concerne les travaux d’installation ou de rénovation de votre système d’assainissement.

L’Agence Nationale de l’Habitat peut financer jusqu’à 50 % du montant total des travaux, avec un plafond de 10 000 euros.

Pour en bénéficier, renseignez-vous auprès de votre SPANC.

La TVA à taux réduit

En faisant appel à un spécialiste agréé pour l’installation de votre micro-station, vous pouvez bénéficier d’un abattement de la TVA à 10 %.

Cet avantage fiscal concerne les travaux liés au remplacement partiel ou complet de votre système d’assainissement, sa maintenance et sa vidange.

Le prêt à taux réduit de la CAF

Votre Caisse d’Allocations Familiales propose aussi un prêt à taux réduit (1%), plafonné à 1067,14 euros. Dans le cadre de l’amélioration de votre habitat, les travaux doivent être réalisés sur la résidence principale du débiteur.

Le montant du prêt peut représenter jusqu’à 80% du cout des travaux.

Rapprochez-vous de votre CAF pour connaître les démarches à suivre pour accéder à ce prêt.

Conclusion

Voilà, vous avez maintenant quelques éléments qui vous permettront de trouver une micro-station pas chère. Toutefois, il ne faut pas se limiter au prix d’achat du dispositif, au risque de négliger la fiabilité de votre système, ce qui impliquera des coûts supplémentaires non négligeables.